Pratique sportive en conditions climatiques exceptionnelles
Recherchée ou subie, la pratique sportive en conditions climatiques extrêmes nécessite d’adopter une approche nutritionnelle spécifique. Il est des pratiques sportives qui se déroulent dans des milieux extrêmes où la température peut être très élevée ou très basse et c’est ce qui est recherché par le sportif. Mais il existe également des épreuves qui peuvent, sans qu’on le veuille ni qu’on le recherche, se dérouler dans des conditions météorologiques extrêmes présentant des seuils de températures jamais atteints ou des variations brutales de conditions environnementales par exemple. Ces phénomènes en lien avec le réchauffement climatique ont déjà eu de nombreuses répercussions sur certains évènements sportifs dans le monde entier.
Quels sont les impacts sur la physiologie des sportifs ? Quels sont les adaptations nutritionnelles à mettre en place lors de l’effort ? Quels sont les bons réflexes à adopter ? On passe tout ça en revue !
Nutrition et conditions climatiques
Les besoins énergétiques, hydriques et minéraux sont très variables selon les conditions climatiques dans lesquelles une épreuve, un entrainement ou une sortie se déroulent. Il est ainsi fondamental de soutenir ses capacités physiologiques à fournir un effort maximal en adaptant ses apports nutritionnels aux conditions environnementales dans lesquelles le sport est pratiqué.
En climat froid comme en hiver, la sensation de soif diminue mais pas les besoins hydriques. Une attention toute particulière doit donc être portée sur ce point. D’autre part, la transpiration même si celle-ci est moins perçue que par temps chaud, est belle et bien présente. Là encore, une hydratation adaptée permet de compenser les pertes sudorales en minéraux. De plus, le corps met plus de temps à se réchauffer qu’en été ce qui augmente la dépense énergétique. Un ajustement de la ration calorique est alors nécessaire pour éviter de puiser dans les réserves énergétiques (glycogène) qui doivent servir à l’effort.
Les climats chauds impactent eux aussi les besoins nutritionnels. L’objectif prioritaire est d’éviter la déshydratation. L’ingestion de boissons énergétiques pendant l’exercice a deux vocations : hydrater l’organisme mais aussi apporter de l’énergie sous forme de glucides et fournir vitamines et minéraux (sodium, potassium, magnésium) pour compenser les pertes sudorales.
En climat chaud comme en climat froid, l’osmolarité des boissons doit être adaptée (attention à la trop grande concentration en glucides et/ou en minéraux). Attention également à l’hyperhydratation qui peut être à l’origine d’une hyponatrémie (déficit en sodium dans le sang) et entrainer malaise, perte de connaissance ou autres désagréments dont j’ai parlé dans mon précédent article. Il convient ainsi d’alterner la prise d’eau et la prise de boissons énergétiques.
Adaptation de l’organisme aux conditions extrêmes
Climat chaud
Dans des conditions climatiques de fortes températures dépassant parfois les 40°C, le corps s’adapte à la température extérieure ainsi qu’à la température générée par l’exercice physique lui-même. La régulation se fait via la transpiration et l’évaporation de la sueur par la peau (évaporation diminuée en cas d’atmosphère humide).
Dans ce contextes, les risques encourus par le sportif sont liés à une déshydratation et à un coup de chaleur (maux de tête, vomissements, fièvre) qui peut mener à l’hyperthermie maligne d’effort qui se manifeste par une élévation excessive de la température corporelle, un arrêt de la sudation, une respiration rapide, une fréquence cardiaque élevée et des troubles cognitifs. Elle peut être mortelle dans certains cas s’il n’y a pas intervention rapide d’une équipe médicale. Une hydratation adaptée reste la meilleure prévention.
Enfin, comme en climat froid, l’énergie dépensée par l’organisme à lutter contre la chaleur ambiante et l’augmentation de la sudation entraînent une baisse de la performance sportive.
Climat froid
Le corps a la faculté de s’adapter à un environnement froid pouvant avoisiner les -40°C en dépensant de l’énergie pour se réchauffer. La dépense calorique est ainsi augmentée d’où un besoin plus présent de s’alimenter. Les risques encourus par le sportif dans ce type d’environnement aux températures négatives sont les gelures au niveau des extrémités, l’hypothermie, l’urticaire au froid, un abaissement du seuil de résistance bronchique au froid avec un risque accru de crise d’asthme et aussi un risque accru de blessures musculaires.
Il convient alors de maintenir une réserve suffisante d’énergie pour permettre les mouvements et pour lutter contre le froid. Prévoir une augmentation des dépenses énergétiques d’environ 100 kcal/heure (les réserves de glycogène doivent être là aussi d’avantage utilisées). Des sports pratiqués en environnement froid exigent donc plus de calories que des sports pratiqués à une température de 20°C.
Mais ce n’est pas tout ! En climat froid, le sportif a tendance perdre l’appétit et notamment à rejeter le goût sucré. Il ressent également moins le besoin de boire. Il y a là 2 écueils à absolument éviter. Il convient alors de boire (eau et boissons énergétiques) et de s’alimenter (avec des encas salés) régulièrement sans attendre que les signes de la faim ou de la soif se manifestent.
Altitude
Enfin, pour les pratiques sportives en haute altitude, le sportif veillera à consommer des acides gras essentiels, principalement des omega 3 qui vont lui permetrent de lutter contre le froid mais qui vont aussi favoriser la souplesse des globules rouges. La circulation sanguine sera ainsi améliorée et permettra une meilleure oxygénation du cerveau (importante pour la clarté mentale quand l’oxygène se raréfie) et une meilleure oxydation des substrats énergétiques (glucides et lipides) ce qui favorisera la production d’ATP (énergie) nécessaire à l’effort.