Migraines et maux de tête
Bien que les mécanismes qui sous-tendent l’apparition de migraines et maux de tête ne soient pas totalement expliqués scientifiquement, en naturopathie, nous attribuons leur survenue à la qualité de l’aspect circulatoire (circulation sanguine mais aussi qualité du sang) mais également au fonctionnement de la sphère hépatique. Une action naturelle à base de plantes qui agissent spécifiquement sur ces 2 processus peut permettre de diminuer la fréquence et l’intensité des migraines.
Ce qui se passe dans la tête
La migraine et les maux de tête ne sont pas des maladies fonctionnelles. Ils ne sont pas provoqués par des lésions et ils ne laissent pas de séquelles identifiables dans l’organisme. On est dans la douleur, le ressenti non tangible. L’absence de tout critère anatomique ou biologique permanent empêche de poser un diagnostic en dehors des crises. Dans le cas des migraines, la principale anomalie constatée est d’une part la dilatation des vaisseaux sanguins extra-crâniens, et d’autre part, une augmentation du débit sanguin cérébral.
Les facteurs déclenchants
Les causes des maux de tête et des migraines peuvent être multiples et parfois même, difficilement identifiables. Ils peuvent alors apparaître dans différents contextes, ils peuvent être sensoriels, psychologiques, hormonaux, en lien avec l’alimentation. Par exemple :
- lors d’une période de transition (changement de travail, chômage, mariage, naissance, deuil…)
- lors d’une phase de relâchement (weekend, vacances…).
- D’ordre sensoriels (soleil, lumière, bruit…),
- climatiques (saison, température…),
- psychologiques (colère réprimée…),
- hormonaux (SPM )
- alimentaires (modification des apports énergétiques habituels)
La tyramine
L’aspect alimentaire et digestif sont également importants. Il semblerait que certaines migraines soient déclenchées par l’ingestion d’aliments contenant de la tyramine.
La tyramine est une molécule issue du métabolisme de la tyrosine (précurseur de 2 neurotransmetteurs que sont la dopamine et la noradrénaline) qui peut provoquer des migraines. Cependant, il est à noter que les études montrent que l’éviction des aliments contenant de la tyramine n’est pas concluante.
Pour autant, limiter certains aliments semblerait améliorer les choses et limiter l’apparition de maux de tête et de migraines. De manière générale, les aliments qui ont été exposés à des bactéries de façon intentionnelle (par la fermentation) ou non (par une conservation dans des conditions insalubres ou non contrôlées) ont une teneur élevée en tyramine. C’est ce qui explique la présence des fromages affinés, de la sauce soya, des charcuteries, des saucissons et du vin sur la liste des aliments à forte teneur en tyramine car leurs techniques de production reposent sur une fermentation bactérienne.
La conservation immédiate au frais ou au congélateur des viandes et poissons, permet de limiter la production de tyramine par les bactéries.
Ce n’est pas le cas pour les fromages non affinés à pâte molle faits à base de lait pasteurisé (mozzarella, ricotta, cottage, fromage à la crème) car leurs méthodes de production reposent souvent sur autre chose que des bactéries (soit des enzymes ou certains acides). Ils présentent de fait une faible teneur en tyramine et sont mieux tolérés.
A noter cependant que les aliments fermentés naturellement (yaourts, choucroute, légumes lactofermentés), ont des effets bénéfiques sur notre santé et celle de notre microbiote intestinal. Il est donc important de ne pas les éviter.
Enfin, un apport suffisant en vitamine B2 (riboflavine) est conseillé car elle agit avec une des enzymes responsables de la décomposition de la tyramine (la monoamine oxydase). Sources : produits d’origine animale (laitages, viandes, poissons, oeufs mais aussi légumes à feuilles vertes, levure de bière etc).
Autres facteurs alimentaires déclencheurs potentiels de migraines et maux de tête
- La régularité des repas, la déshydratation et l’hypoglycémie (baisse du taux de sucre dans le sang). Le fait de retarder ou de sauter un repas peut en soi déclencher une migraine. Respecter une routine de repas et une bonne hydratation quotidienne, permet de prévenir certaines crises.
- La digestion des graisses : certaines personnes ont une vésicule biliaire paresseuse et l’ingestion de graisse peut alors provoquer une crise.
- Le vin : les sulfites (adjuvants indispensables à la conservation du vin) ou d’autres substances contenues dans le vin peuvent provoquer des migraines.
- Le chocolat : pas sûr … Envie de sucré juste avant une crise : possible …
- Aspartame et glutamate
- Les intolérances alimentaires : entretien d’un état inflammatoire chronique ce qui favorise les migraines.
- L’obésité : la graisse corporelle entretient un état inflammatoire qui peut influencer les migraines, mais aussi augmenter les maladies cardiovasculaires.
- La consommation excessive de café : si le café a des répercussions positives sur les maux de tête et migraines (caféine présente dans de nombreux médicaments), l’excès est délétère car cela implique une accoutumance. Le cerveau s’habitue à la stimulation continue de ses neurotransmetteurs. Cette accoutumance devient nocive entre 2 cafés, quand le niveau de caféine baisse. Le cerveau le perçoit comme une période de « sevrage de caféine», générant ainsi potentiellement maux de tête et migraines. Il est soupçonné que certaines migraines de weekend ou en période de vacances, peuvent être causées par la prise plus tardive du café du matin.
A noter que la caféine fait partie des substances addictives. Limiter sa consommation à 2 voire 3 cafés tout au plus par jour, est, d’un point de vue naturopathique, optimal pour prévenir les migraines et maux de tête sans risquer une accoutumance même modérée.
- les tanins : le thé noir surtout, les pommes et les poires rouges, le cidre et le jus de pomme ainsi que le vin rouge contiennent tous des tanins
- la crème glacée : l’hypothèse avancée est que la stimulation par le froid du palais et de la gorge déclencherait une réponse excessive dans la matrice du cerveau responsable de la douleur.
Quoi qu’il en soit, afin de déterminer si un aliment ou un facteur environnemental est responsable du déclenchement de migraines ou maux de tête, il est très utile de tenir un journal et d’y noter ce que vous mangez avant la crise, l’état d’esprit dans lequel vous êtes, l’état de votre système digestif, votre niveau d’hydratation notamment. Ce journal permettra d’objectiver et de faire la lumière sur les causes possibles de ces désagréments pour mieux les prévenir en apportant les changements nécessaires pour les éviter.
Vous avez également l’option d’arrêter le café, la glace, le chocolat, la charcuterie, le vin et le fromage ainsi que tous les produits avariés (ou sur le point de l’être #jenejetteplusrien)...
Je plaisante !
Cependant et compte tenu de l’importance de l’aspect circulatoire dans les maux de tête et les migraines, il convient de s’intéresser sur le fond, aux systèmes cardio-vasculaire, digestif et nerveux.
Quoi qu’il en soit, et bien que les plantes soient d’une aide précieuse, tout mal de tête plus ou moins récurrent peut être le signe d’une maladie plus ou moins grave alors il est indispensable de consulter son médecin qui fera procéder aux examens de circonstances.