Le café : atout santé ou produit toxique ?
Rituel du matin, de fin de repas, de rencontre entre amis, le café est très présent dans nos vies au quotidien. Il est également très souvent sujet à discussion concernant ses effets. Le naturopathe conseille de limiter sa consommation à 3 tasses par jour. Certaines personnes le rejettent en bloc, d’autres en consomment toute la journée et même le soir mais au-delà de ça, où est le juste milieu ? Il apparaît que le café présente des atouts santé ainsi que des inconvénients s’il est consommé à hautes doses. Faisons le point sur les recherches spécifiques faites en la matière.
La composition du café
La composition moyenne de grains de café torréfiés est de 60% de glucides (dont un tiers de fibres), 15% de lipides, 15% de protéines, 6% d’eau et 4% de minéraux mais attention, nous ne consommons pas les grains, juste l’extraction aqueuse (dans l’eau) des composants solubles qui en est faite. Ce qui reste de cette extraction est le marc. Selon la variété, arabica ou robusta, la composition initiale varie.
La caféine
Le taux de caféine dépend du grain sélectionné ainsi que du mode de préparation. Un café robusta sera plus riche en caféine qu’un café arabica. De même qu’un café filtre sera plus concentré en caféine qu’un expresso.
On trouve aussi de la caféine dans le thé et certaines plantes d’Amazonie comme le guarana connu pour son action stimulante.
Le café peut être décaféiné par l’action de certains solvants (de qualités variables) dont certaines traces néfastes peuvent se retrouver dans la boisson.
La caféine a un effet stimulant, qui empêche le sommeil, et provoque une excitation en augmentant la production de dopamine. Elle augmente le rythme cardiaque, la capacité respiratoire (par broncho-dilatation) et la contraction des vaisseaux sanguins ce qui favorise la performance sportive. Elle augmente également la pression artérielle, ce qui est moins favorable. Au niveau cérébral, la caféine a pour effet d’augmenter la vigilance, la concentration et la mémoire. La caféine permet aussi une meilleure synchronisation des cycles circadiens (veille /sommeil) et une meilleure récupération notamment au cours des voyages avec décalage horaire. Au niveau digestif, la digestion est accélérée, la production d’acide dans l’estomac augmentée de même que les contractions de l’intestin (péristaltisme) et de la vésicule biliaire le tout pouvant donner chez certains une sensation de légèreté. Bien que la digestion soit accélérée, elle n’est pas pour autant bien menée car la réduction du temps de digestion dans l’estomac entraine le passage d’aliments non digérés ce qui génère des troubles digestifs voire une hypersensibilité intestinale qui peut mener à une intolérance alimentaire.
Les effets biologiques de la caféine sont variables d’une personne à l’autre et dépendent de la quantité consommée.
Les antioxydants
Le café contient un grand nombre de polyphénols mais il faudrait en boire jusqu’à 10 tasses par jour pour couvrir les besoins d’une personne qui ne consomme pas de fruits ni de légumes. Dans le cadre d’une alimentation diversifiée, une à deux tasses par jour suffisent.
Ainsi le café peut se montrer intéressant dans la prévention de certaines pathologies neuro dégénératives comme la maladie de Parkinson ou la maladie d’Alzheimer, les pathologies vasculaires comme les accidents vasculaires cérébraux voire d’après certains chercheurs, pour le diabète de type II. Toute prévention n’étant réellement efficace que si l’ensemble des règles de base en matière d’alimentation saine et d’hygiène de vie sont également suivies.
Le revers de la médaille
Le café augmente la tension artérielle et peut, dans une certaine mesure, aggraver les glaucomes (pression intra oculaire). Le sommeil réparateur qui est retardé par la prise de caféine peut entraîner une fatigue chronique. Le café peut avoir chez certaines personne un effet anxiogène alors que pour d’autre, il est un anxiolytique. La prise de café augmente la fuite de minéraux (principalement calcium et magnésium) entrainant ainsi une acidification de l’organisme et un risque accru d’ostéoporose. Il conviendra donc de veiller à apporter suffisamment de calcium et de magnésium avec des aliments riches en minéraux comme les fruits et les légumes. Le café peut dans certains cas augmenter la sécrétion d’acide chlorhydrique au niveau de l’estomac (brûlures d’estomac et reflux gastro-œsophagiens) et fragiliser la paroi stomacale en la rendant plus sensible aux ulcères. Pris en fin de repas, le café peut réduire l’assimilation du fer. Le caractère diurétique et déshydratant du café serait lié à de grandes quantités ingérées. Il en va de même pour son caractère addictogène qui ne se révèlerait vraiment qu’à hautes doses sur de longues périodes.
Avec ou sans lait ?
Le naturopathe déconseille systématiquement la consommation associée de café et de lait. Pourquoi ? Tout simplement parce que la caséine du lait doit être digérée dans l’estomac. Hors le café ouvre le pylore, sphincter à la sortie de l’estomac, ce qui entraine une vidange gastrique immédiate dans le duodénum puis dans l’intestin grêle sans que les protéines du lait aient eu une chance d’être digérées ce qui inévitablement va provoquer des difficultés digestives (ballonnements, diarrhée etc). Les effets sont bien entendus là encore variables d’une personne à l’autre.
Pour ou contre le café, c’est la dose qui fait le poison. Il appartient à chacun de choisir et d’observer les effets du café sur son organisme ainsi que les quantités qui lui conviennent. Il semblerait que la consommation de 2 à 3 tasses de café par jour permette de bénéficier des avantages du café sans en subir les effets néfastes.